Business2Any

La vision qui sous-tend ma société est née il y a plus de 10 ans (2002-2004) lorsque j’ai commencé à travailler sur la thématique de l’Internet des Objets sur des problématiques très spécifiques liées à la Supply Chain ; j’étais alors DSI dans la grande Distribution.

À l’époque, Nous abordions ce sujet avec des technologies issues de travaux du MIT (à l’origine du concept d’Internet of Things), et qui furent reprises par GS1 : les standards EPCGlobal, parmi lesquels la RFID qui permettait d’identifier de façon sérielle tous les objets de grande consommation.

Les informations événementielles enregistrées sur les mouvements de ces objets - dans des processus relevant de la logistique, du merchandising ou encore de la domotique - venaient alimenter des référentiels de données standardisés mis à disposition des différents acteurs de la chaîne de valeur, via Internet (ONS/EPCIS/ALE). Des informations de traçabilité, mais aussi liées à la nature des produits concernés, leur utilisation ou leurs caractéristiques, devenaient ainsi accessibles des professionnels ou des consommateurs en tous lieux et tous temps.
En réfléchissant aux enjeux de tels déploiements, je me suis alors dit que ce surcroît de données évènementielles produites en masse allait se heurter à la lourdeur de traitement de nos progiciels en place, trop peu ouverts, encore moins flexibles ou évolutifs ; et pensés de façon prédictive car alignés sur des processus idéalisés, jamais sur la réalité des opérations ! Pour illustrer ce propos je propose l’analogie suivante : « vous pouvez augmenter vos capacités sensorielles, si votre capacité de raisonnement n’évolue pas de concert, cela ne vous servira à rien sauf à vous embrouiller. ».

Ces logiciels étaient - et sont toujours - intrinsèquement incapables de traiter des informations contextuelles en dehors de leur programmation ou paramétrage d’origine, car ils ne savent pas apprendre par eux-mêmes du retour d’expérience (machine learning). Ainsi, cet Internet des Objets était plus la promesse d’un certain chaos numérique que d’une réelle opportunité… sauf à rendre ces applicatifs suffisamment intelligents pour qu’ils deviennent de réels auxiliaires de gestion, naturellement interopérables ; et non des contraintes numériques additionnelles incapables de s’adapter.
Un bon exemple est le foisonnement actuel d’objets connectés, dont le nombre est inversement proportionnel à la fermeture de leurs écosystèmes logiciels, cloisonnés et incapables d’inter opérer.

Il existe trois types de réponses à ce problème :

  • 1.    Tout standardiser. Mais la standardisation n’est réalisable que sur des niches fonctionnelles données, de façon limitée. Aucun système complexe sur cette terre ne fonctionne de façon standardisée : il n’y a qu’à observer la nature, les espèces, etc.
  • 2.    Créer des plateformes d’interopérabilité. Beaucoup d’acteurs s’y sont lancés ; mais les plateformes ne sont qu’une déclinaison déguisée du principe de standardisation. La technologie n’y inter opère que sous l’action préalable et formatée de l’humain ; et y interconnecter deux objets communicants n’y a d’intérêt que si l’usage qui en résulte est porté par un marché de masse, suffisamment rentable.
  • 3.    Permettre aux objets de se comporter, à leur niveau de subsidiarité, comme de vrais acteurs autonomes des processus dans lesquels ils sont engagés, de façon anticipée ou totalement fortuite.

Sur la base de cette troisième réponse, j’ai donc décidé de créer Business2Any®, une société d’inspiration cybernétique, dont l’activité consiste à créer des systèmes à intelligence artificielle distribuée (Distributed Artificial Intelligence – DAI) sur la base d’une approche radicalement renouvelée des Systèmes multi-agents.

Ces intelligences logicielles distribuées permettent aux objets de devenir des « objets-acteurs » (ou CyberObjets). Ces derniers sont les associations, dans le CLOUD ou de façon embarquée, d’intelligences logicielles (ou avatars) et d’objets physiques. Les avatars s’alimentent des évènements relatifs aux objets physiques associés, quelles que soient les situations dans lesquelles ces derniers sont engagés. Ces CyberObjets intelligents sont ainsi (sous délégation humaine) de vrais acteurs, capables de co-décider en contexte, pour la conduite des opérations.

En 2011, j’ai aussi synthétisé cette réflexion dans un livre sur l’Internet des Objets paru aux éditions AFNOR.

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Commentaire posté le 2 juin 2014 (sur l’ancien blog) :

Personnellement j'ai toujours un peu de mal avec les analogies nature/espèce et technique, car si la technique produit des objets en évolution permanente, cela reste des évolutions d'écritures, de publications, par contre besoin d'identifiants qui ne changent pas forcément en fonction des versions pour que tout cela fonctionne.

Un exemple typique de cela est par exemple le fait que, pour les formats MIME et leurs définitions, ce sont souvent des personnes qui sont listées et non des documents dans la liste officielle IANA :

http://www.iana.org/assignments/med ...

Et en ce sens, avant la problématique de normalisation, il y a celle du partage de sources d'identifiants (pour les instances, mais aussi pour tout le reste).

ps: je viens d'acheter votre livre

https://iiscn.wordpress.com/

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