Réformer les cursus informatiques pour coller à la réalité des nouveaux marchés (Internet des Objets, Big data, etc.)
La méthode qui
sous-tend la conception et le développement logiciel chez Business2Any, appelée B-ADSc (Bucki-Analyse Décisionnelle des Systèmes complexes), est une méthode
qui a fait l’objet de divers enseignements (HEC(1), Télécom ParisTech, Télécom
SudParis, CNAM…). Son concepteur – Janusz Bucki - est par ailleurs Directeur
scientifique de cette société.
Cette méthode est
une algèbre mathématique dite « absorbante »
qui s’inscrit dans les courants de pensée systémiques et cybernétiques,
que l’on évoque aussi parfois, pour ces derniers, sous les termes de cognitique ou machine-learning (en
informatique). Ces courants complétèrent, à la fin de la seconde guerre
mondiale, les approches behavioristes (ou comportementalistes)
du début du vingtième siècle, ce, dans des disciplines aussi diverses que la
sociologie, la psychologie et, pour le sujet qui nous intéresse, l’automatisme.
En informatique,
technique d’automatisation par excellence, les approches fonctionnelles
usuelles sont d’inspiration comportementaliste : le comportement futur d’un
logiciel est pensé de façon déterministe et exhaustive et tend à décrire le
fonctionnement idéalisé d’une situation ou d’un processus. À des données
d’entrée correspondent des transformations prédictibles qui vont produire des
actions ou des données en sortie. La conception fonctionnelle informatique
consiste donc à modéliser l’agencement des fonctions qui va permettre les transformations
voulues et anticipées. Ce type d’approche est dominant en informatique,
notamment dite « de gestion », et la quasi-totalité des formations ou cursus
existants tend à l’enseigner.
Les approches
cybernétiques, inspirées notamment du constructivisme, permettent au contraire de produire des
logiciels dont le fonctionnement n’est pas seulement déterministe (ou inné) ;
mais aussi et surtout basé sur l’acquisition de compétences nouvelles, issues
de l’auto-interprétation du retour d’expérience. Ainsi, une application dite «
cybernétique » sera capable d’auto-apprentissage, d’autoadaptation, et de
reconstruire en permanence sa propre compréhension de sa « réalité observable »
(donc son propre fonctionnement acquis, en réaction) ; ce, en association avec
l’utilisateur humain.
Parmi ces
approches, diverses technologies ont été développées afin de répondre aux
enjeux de l’auto-apprentissage. Elles sont toutes basées sur l’utilisation
explicite ou implicite des logiques mathématiques de premier, second et troisième ordre. On peut évoquer, pour les plus
répandues : les systèmes relevant de l’Intelligence Artificielle à base
d’algorithmes (programmation générique, procédurale…), de l’Intelligence
Artificielle à base de connaissance (systèmes experts alimentés par des bases de
faits, des moteurs d’inférence…), ou encore des approches combinées tels les
arbres de connaissance, les matrices à propagation de contrainte, les réseaux
bayésiens ou de graphes, les modèles de la théorie des jeux…
Dans la continuité
des approches évoquées ci-dessus, et afin de répondre à la réalité
opérationnelle des environnements multi-acteurs ou de permettre le pilotage de
situations complexes aux niveaux les plus subsidiaires qui soient, des
approches distribuées ont progressivement été mises au point ces dernières
années. Les systèmes
multi-agents en sont la principale illustration, et sont -
aujourd’hui - de plus en plus utilisés en informatique industrielle, bancaire,
pour les analyses de marchés (aide à la décision), l’aide au diagnostic
(médecine…), les jeux massivement multi-joueurs, les applications de réalité
augmentée, … Leur principal intérêt est de prendre en compte, en temps réel,
des éléments autoréférentiels de contexte, propres aux différents acteurs
concernés (humains ou automates logiciels). Ils ont ainsi pour ambition de
traiter autant de cas qu’il existe d’acteurs autonomes impliqués, donc de
s’adapter différemment, selon les circonstances.
En France, de rares
entreprises éditrices de logiciels (QOSMOS, EUROBIOS, UBIANT , Tellmeplus , Business2Any…) et quelques
laboratoires (CNRS-LIRIS, LIP6, INRIA…) créent de tels Systèmes Multi-Agents
pour la réalisation d’applications innovantes et disruptives. Cependant, rares
sont les ingénieurs en informatique(2) disposant du savoir-faire idoine pour
produire du code logiciel sur la base de ce type d’approche, trop souvent
confinée à de rares cours théoriques de fin de cycle d’ingénieur.
Dans ce contexte,
B-ADSc est une approche extrêmement innovante permettant la réalisation de
systèmes multi-agents à double boucle
d’apprentissage, c’est-à-dire parmi les plus sophistiqués qui soient
et disposant du potentiel évolutif le plus avéré. En effet, la plupart des
autres systèmes existants sont à « simple boucle » rétroactive. De l’avis des chercheurs et experts faisant
autorité dans ce domaine, seuls les systèmes à double boucle peuvent prétendre
concurrencer, dans le futur, l’intelligence humaine.
Jusqu’à maintenant,
l’informatique de gestion ou les applications usuelles (Web, mobiles, etc.) ne
nécessitaient pas un tel niveau d’autonomie et d’apprentissage logiciel. La
complexité opérationnelle induite par l’Internet des Objets, le Big Data ou
encore les défis que pose l’informatique ubiquitaire (ou
pervasive) obligent progressivement - mais depuis peu - les acteurs
informatiques et les entreprises utilisatrices à s’intéresser à ces
technologies pourtant peu diffusées. Cela explique à la fois le manque de
ressources disponibles (formations, ingénieurs) et le caractère encore
confidentiel de ces approches.
Philippe GAUTIER -
(c) 2015
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1 - Voir : Michel
Lebas, « Comptabilité analytique basée sur les activités, analyse et
gestion des activités » - Revue Française de Comptabilité - septembre 1991,
n°226, pp.47-63.
2 - Essentiellement des Doctorants, s’étant spécialisés à la suite des cursus usuels.
2 - Essentiellement des Doctorants, s’étant spécialisés à la suite des cursus usuels.
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